Préserver et valoriser les milieux naturels

Les espaces de nature, principalement constitués de prairies, représentent 71,3 % des surfaces aéroportuaires, soit 165 ha sur les 230 ha que couvre la plateforme. Si le premier impératif est celui de garantir la sécurité des opérations, il n’en reste pas moins que par leur taille et leur richesse taxonomique, ces espaces constituent des zones réservoirs aux intérêts multiples.

Les actions engagées reposent notamment sur une valorisation de la biodiversité en privilégiant une approche par gestion du risque.

L'association Aéro Biodiversité

Depuis 2019, l’Aéroport est membre de l’association et du conseil d'administration d'Aéro Biodiversité dont la mission est d’évaluer, promouvoir et optimiser la biodiversité sur les aéroports en favorisant une gestion écologique des espaces verts aéronautiques, tout en tenant compte des impératifs de sécurité aérienne. 

Au terme d’une deuxième année d’inventaire, l’ensemble des enjeux de biodiversité de la plateforme ont été synthétisés selon plusieurs groupes taxonomiques : les oiseaux diurnes et nocturnes, les mammifères, les arthropodes, les reptiles, les amphibiens ainsi que la flore et les habitats.

271 espèces animales et végétales ont été recensées en 2024, dont plusieurs espèces protégées ou vulnérables en Picardie telles que la Primevère acaule, la Mauve alcée et plusieurs espèces d’orchidée (Ophrys abeille, Orchis bouc, Orchis pyramidal).

En savoir plus.

Les prairies

La majeure partie des espaces verts de l’aéroport sont des prairies de fauche. Les zones herbeuses sont broyées selon les besoins plusieurs fois par an par des agriculteurs locaux (110 ha environ), qui réalisent aussi une fauche fourragère tardive en bord de pistes (53 ha environ). Les pratiques ont évolué ces dernières années vers une gestion différenciée, plus propice à la diversité du vivant.

Ainsi, la hauteur de fauche est différente selon les espaces : 30 cm pour les zones à 20 m depuis le bord de piste ou des taxiways ; 50 cm pour les zones allant de 20 m à 115 m du bord des pistes.

Les prairies jouent un rôle technique important en limitant l’érosion pluviale et éolienne. De plus, elles augmentent la portance du sol, précieuse en cas de sortie de piste inopinée d’un aéronef.

En termes de strate arborée, 330 arbres et arbustes sont actuellement présents sur la plateforme.

Les produits phytosanitaires

Parallèlement, la mise en place d’alternatives à l’utilisation de produits phytosanitaires progresse. Aujourd’hui, ils ne sont plus employés qu’au pied des piquets des clôtures, autour des balises et des panneaux de piste (20 cm de part et d’autre). 

Des expérimentations avec du géotextile sont prévues pour 2026. 

Toutes les autres zones en sont exemptes, dont l’entrée d’aéroport côté ville qui est 0 phyto. 

La prévention du péril animalier

Les exploitants aéroportuaires sont concernés par la règlementation européenne (règlement UE 139/2014) et nationale (Code de l’aviation civile, arrêté 10 avril 2007). Ils sont tenus de :

  • évaluer le risque animalier sur et aux abords de l’aérodrome ;
  • mettre en place des moyens et élaborer des procédures pour maîtriser et réduire le risque (principalement de collisions animalières) ;
  • notifier tout impact animalier à l’autorité compétente.

À Paris-Beauvais, les interventions d’effarouchement sont essentiellement acoustiques via des moyens techniques comme des fusées – détonantes ou crépitantes – ou un système de haut-parleurs avec des bruits d’oiseaux enregistrés. Les oiseaux nécessitant la plus grande surveillance sont les rapaces (jeunes faucons crécerelle), les passereaux et les columbidés.

Les ruches

Une quinzaine de ruchers, dont une dizaine en activité, sont installés depuis 2014 au niveau de la rampe d’approche 12 grâce à un partenariat avec l’association Oise apicole. Les abeilles mellifères sont une des espèces de pollinisateurs que l’on retrouve sur la plateforme. Elles contribuent à la production d’environ 100 kg de miel par an.

La fauconnerie

L’aéroport dispose d’une convention avec des fauconniers habilités par la préfecture. Ces professionnels interviennent sur demande pour décourager les autres oiseaux de nicher et de voler à proximité des pistes.

Les rapaces utilisés sont spécifiquement formés – ils chassent leurs proies sans les tuer – et habitués aux contextes anthropiques bruyants. Parmi les oiseaux présents à Beauvais, nous comptons la buse de Harris, le Grand-duc, le faucon américain ou encore la buse à queue rousse.

Le défi est constant entre la nécessité de garantir la sécurité aéroportuaire et le devoir de conservation des espèces.